Elle sourit, un sourire qui éclaire ses yeux encore pleins de larmes. J’ai l’impression que dans ces mots, elle a tout compris, tout accepté. Elle sait que l’amour ne dépend pas de l’origine, mais de l’engagement, de ce qu’on choisit d’offrir à quelqu’un. Et ce soir-là, je comprends que, même si elle n’est pas notre fille biologique, elle est tout ce qu’on a toujours voulu : un cœur plein d’amour, une vie pleine de sens.
Ivan et moi échangeons un regard. Il hoche la tête lentement, comme s’il savait depuis toujours que ce moment viendrait. Il se lève et vient vers nous, prend Masha dans ses bras, puis me serre contre lui.
“Tu sais, Masha,” dit-il doucement, “tout ce qui est arrivé, c’était écrit d’une manière ou d’une autre. Peut-être que ta vraie mère savait qu’on pourrait t’offrir ce dont tu avais besoin, tout comme nous avons su, dès le premier instant, qu’on était faits pour t’aimer.”
Les mots d’Ivan résonnent en moi, et je comprends aussi que, bien au-delà des secrets et des mystères, ce qui importe, c’est ce que l’on fait de la vie qu’on nous donne. Et Masha, avec toute sa sagesse et sa gentillesse, nous a donné plus que nous n’aurions jamais pu espérer.
“On a fait ce qu’on pensait être juste”, réponds-je, les yeux pleins de larmes. “Et je suis fière de la personne que tu es devenue.”
Masha nous regarde, un sourire doux sur les lèvres. “Je vous aime”, dit-elle. “Et tout ce que vous m’avez donné, c’est plus que ce que je pouvais imaginer.”
Le soir se poursuit dans une atmosphère de tendresse et de partage. On sait que l’avenir est incertain, que les chemins que nous avons choisis n’étaient pas ceux qu’on aurait imaginés au départ, mais qu’au final, on a créé une vie qui vaut la peine d’être vécue, ensemble.
Et la vieille valise, posée là dans le grenier, n’est plus qu’un symbole. Un symbole de l’amour que nous avons construit, au-delà des secrets, des doutes et des mystères. Un amour fort, indestructible, et profondément vrai.